Méfiance face à cette nouvelle arnaque.
Romain, 17 ans, n'en revient toujours pas. Ce jeune homme originaire de Merchtem, au Nord de Bruxelles, était au domicile familial ce lundi 22 juillet quand le téléphone a retenti. Au bout du fil, une voix en anglais, se faisant passer pour Microsoft, lui explique que la famille utilise un ordinateur dont la version de Windows n'est pas à jour.
"On nous a téléphoné en anglais sur notre téléphone fixe", nous confie le jeune homme. "À mon avis, ils ont choisi le numéro au hasard dans un bottin téléphonique. On ne sait pas d'où vient l'appel." À l'autre bout du fil, le scénario des pirates informatiques semble bien rôdé. "Ils ont dit que notre version de Windows était défaillante et qu'il fallait qu'on allume notre ordinateur."
Sur le moment, ni Romain, ni sa soeur, Amandine, 26 ans, ne se posent de questions. "On essayait de comprendre ce qu'ils nous racontaient. Ils avaient l'air de bien s'y connaître. Ils ont baissé notre garde en parlant en anglais. Ils nous ont demandé de télécharger un programme de prise de contrôle à distance du PC."
Débloquage au prix fort
Ensuite, "ils ont été dans les paramètres de Windows. En allant chipoter, ils ont changé la configuration de l'ordinateur. On ne savait plus y accéder. Ils voulaient qu'on renouvelle notre licence." Et là, les prix réclamés sont salés : "139 ans pour 3 ans, 259 euros pour 4 ans et jusqu'à 349 euros pour 6 ans", détaille Romain.
Les jeunes hésitent : les prix correspondent au coût d'une licence Windows selon eux. Et leurs interlocuteurs semblent crédibles. Leurs parents sont absents, ils n'osent pas prendre seuls une décision. "Ils insistaient pour demander si on prenait une décision. Ils nous ont mis la pression." À ce moment-là, le ton devient menaçant. "On a raccroché, l'ordi s'est rallumé. Depuis, la machine est inaccessible."
"Tout le monde se serait fait avoir"
Heureusement, Romain et Amandine n'ont pas cédé. Sans quoi les pirates auraient eu à disposition leurs coordonnées bancaires. Depuis, leur père a signalé l'affaire à la Computer Crime Unit de la police fédérale. Romain a aussi largement diffusé l'information sur Facebook. Inquiets de la réaction de leurs parents, sa mère a reconnu que "tout le monde se serait fait avoir".
Pour l'heure, l'ordinateur est toujours hors service. Les pirates ne le débloqueront que contre monnaie sonnante et trébuchante. Seule solution : le formater, en d'autres termes le "remettre à zéro"... ce qui entraînera au passage une perte de toute les données inscrites sur le disque dur.
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