Matrix le film

                                     
Matrix le film
       

Matrix (en France) ou La Matrice (au Québec et au Nouveau-Brunswick), (The Matrix) est un film de science-fiction réalisé par Andy et Lana Wachowski (à l'époque Larry) et sorti en 1999. Il est le premier volet d'une trilogie qui se poursuivra avec les films Matrix Reloaded et Matrix Revolutions.

Synopsis
Thomas A. Anderson, un jeune informaticien connu dans le monde du hacking sous le pseudonyme de Néo (Préfixe grec signifiant « nouveau » et anagramme de (The) One en anglais, signifiant « l'Élu » ), est contacté via son ordinateur par ce qu’il pense être un groupe de hackers informatiques. Ils lui font découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’un monde virtuel dans lequel les êtres humains sont gardés sous contrôle.
Morpheus, le capitaine du Nébuchadnézzar, contacte Néo et pense que celui-ci est l’Élu qui peut libérer les êtres humains du joug des machines et prendre le contrôle de la matrice (selon ses croyances).

Résumé du contexte
L'apparition des robots, au service de l'homme puis de l'Intelligence artificielle, a entraîné une confrontation entre Humains et Machines, lesquelles ont finalement fabriqué leur propre domaine et concurrencent directement celui des humains. Cette confrontation s'est intensifiée lors du jugement d'un robot pour meurtre, de la haine grandissante contre eux et lors de la création d'un état uniquement dédié aux robots dans le Moyen-Orient qui a fait basculer l'économie mondiale (voir Animatrix).
Voyant leurs forces diminuer au fil du temps, les Humains ont recouvert la terre d'un épais nuage, provoquant un hiver nucléaire, empêchant ainsi les rayons du soleil (la seule source d'énergie abondante utilisable par les Machines) de passer. Les Machines ont donc dû chercher une nouvelle source d'énergie et ont tourné leurs recherches vers la bio-électricité. Une fois la victoire acquise, les machines ont fabriqué les tours nécessaires au fonctionnement et à la maintenance de leurs générateurs, et se sont assurées d'une production régulière d'humains en les cultivant et en les conservant dans des cocons remplis d'un liquide nutritif. Une fois le cocon connecté sur une tour, les câblages permettent de fournir l'air à l'humain ainsi que de renouveler le liquide nutritif, et à prélever sa bio-électricité. Le problème, c'est qu'emprisonnés de la sorte, les Humains ne fournissaient pas assez d'énergie. Les Machines ont donc créé la Matrice, sorte d'univers virtuel dans lequel les Humains s'épanouissaient, assurant une quantité d'énergie considérable aux Machines1. Les humains n'ont donc pas conscience de la réalité et du « monde qu'on superpose à leur regard ».
Mais cette Matrice contient différents bugs, dont l'apparition d'un homme qui peut jouer avec les règles de ce monde virtuel. Cet homme est considéré comme un Élu par les quelques milliers d'humains qui ont pu survivre dans le monde réel, cachés sous Terre dans la ville de Sion. Les Humains voient en l'Élu le sauveur de l'humanité...

Technique
Représentation de la Matrice (Matrix)
Ce film fut considéré par le grand public comme une véritable révolution2. Sur le plan esthétique, son emploi intensif d’une technique de tournage (existant antérieurement mais assez peu utilisée) : le bullet time, effet de « caméra mobile » (une série d'appareils photo disposées en cercle) autour d’un sujet en mouvement ralenti3, a séduit les spectateurs. Cette technique inventée par Emmanuel Carlier en 1995 fut utilisée par Michel Gondry dans une publicité pour Smirnoff en 1997, la première utilisation au cinéma fut sans doute dans Perdus dans l'espace (Lost in Space) de Stephen Hopkins (1998). De nombreux éléments graphiques ont été repris de Ghost in the Shell de Mamoru Oshii, notamment le générique4.
Sur le fond, cependant, aucun des éléments pris séparément n’est proprement révolutionnaire. La manière de filmer est très inspirée du cinéma de Hong-Kong et de John Woo, les thèmes sont des classiques du cyberpunk, avec des éléments de Tron (Steven Lisberger, 1982, le nom de M. Anderson étant le nom d'un programmeur dans l'histoire de Tron) et de Terminator (James Cameron, 1984) pour le thème central (les machines dominant le monde dans le futur).

Interprétations
Des articles de presse ont souligné lors de sa sortie, la récupération ou l'utilisation par Matrix de concepts ou mots existants déjà préchargés de sens et sur lesquels il se greffe : Morpheus (Morphée divinité des rêves, donc de l'illusion), le lapin blanc de Lewis Carroll, la notion d’éveil inspirée du bouddhisme, la Bible (messianisme avec l'élu, les noms Nebuchadnezzar et Zion sont les transcriptions phonétiques anglaises de Nabuchodonosor et Sion, Trinity et la Trinité)...
Il peut être vu d'un œil dénonçant une élite dominant le monde, dans la mesure où, la matrice contrôlée par les machines représente le contrôle de notre société actuelle par une élite.
Elle peut aussi bien être aussi être considérée comme une reprise adaptée au monde moderne du concept hindouiste de la mâyâ et de l'allégorie de la caverne de Platon, où le monde que nous voyons ne reflète que les ombres du réel. Cette adaptation est un thème qui a souvent été abordé par la science-fiction de la seconde moitié du xxe siècle. On peut évoquer :
"Dreams for sale" réalisé par Tommy Lee Wallace de la série La Cinquième Dimension diffusé en France en 1985 : une jeune femme découvre que ce qu'elle perçoit comme la réalité d'un merveilleux pique-nique en famille n'est en fait qu'un rêve suggéré dans son esprit pendant que son corps et celui de nombreuses personnes sommeillent sous le contrôle d'une technologie futuriste ;
"Tempests" de la série Au-Delà du réel : l'aventure continue diffusé en France en 1995 : Le perçu du réel qu'y a un astronaute en voyage pour amener un remède à une colonie spatiale est la résultante d'une drogue administrée en continue par des extraterrestres parasites aux corps des astronautes qui gisent inconscients dans l'épave de leur navette qui s'est écrasée.
Dans ces deux oeuvres comme dans Matrix le monde perçu est suggéré à l'esprit humain inconscient. Dans diverses oeuvres la science-fiction a aussi longuement traité du sujet des mondes virtuels parallèles connectés au notre. Il s'agit souvent de simulacres électroniques ou d'univers gérés par des ordinateurs. On peut évoquer :
le livre-culte de Daniel F. Galouye, Simulacron 3 paru en 1964 qui inspira deux films : Le Monde sur le fil réalisé en 1973 par Rainer Werner Fassbinder et The 13th Floor sorti en 1999 ;
Ubik de Philip K. Dick paru en 1969 ;
Le projet Lifehouse écrit par Pete Townshend dès 1969 ;
Tron sorti en salles en 1982 ;
Neuromancien de William Gibson paru en 1984 ;
eXistenZ de David Cronenberg, sorti en salles en 1999.
On peut noter que le film a d'ailleurs suscité un livre de philosophie regroupant plusieurs contributions : Matrix, machine philosophique (éditions Ellipses, 2003).
Le désir de rechercher une explication d'ensemble a engendré une profusion d'hypothèses, aucune n'ayant jamais été confirmée ni démentie par les frères Wachowski. L'une d'entre elles en fait une synthèse rassemblant des visions philosophiques dues entre autres à Berkeley et Descartes, notamment dans la Première des Méditations métaphysiques, dans des interviews de philosophes sur les bonus accompagnant le DVD du film.[réf. nécessaire] Le court-métrage The philosophy and the Matrix en a été tiré. Une troisième y voit une vision tiers-mondiste en arguant du fait que les agents sont toujours des blancs habillés uniformément à l'occidentale, alors que les autres personnages reflètent, surtout à partir du deuxième film, la diversité des populations de la planète. Une quatrième y voit une théorie développée par des sources ufologiques ou par Robert Monroe, Valdamar Valerian5, ainsi que Laura Knight-Jadczyk6, qui expliquent que toute forme de vie terrestre est une source d'énergie pour des entités d'une dimension supérieure compénétrant la nôtre, source qui de ce fait, doit être tenue sous contrôle, etc.

Références et allusions
Les références à divers films, contes ou autres œuvres sont nombreuses dans Matrix.
L'une d'entre elles est Alice au pays des merveilles. Outre la référence directe au lapin blanc, Andy et Lana Wachowski multiplient les indices rapprochant leur film de cette œuvre. Ainsi, quand Néo se « réveille » dans le monde réel, il tombe dans un tuyau interminable avant de tomber dans un lac souterrain de la même manière qu'Alice tombe dans l'interminable terrier vertical du lapin blanc. De plus, dans la scène précédente, Néo observe son reflet dans le miroir et passe sa main « à travers » ce miroir. Or, le deuxième tome des aventures d'Alice s'intitule De l'autre côté du miroir.
Une autre référence est celle reprenant un élément de 1984 de George Orwell. En effet, dans ce roman, la salle de torture redoutée de tous est la salle 101. La chambre où Néo habite au début du film est numérotée 101 ; à la fin de Matrix, Néo meurt en voulant entrer dans l'appartement 303 (soit 3 × 101) ; dans Matrix Reloaded l'étage où réside le Mérovingien est l'étage 101 ; c'est aussi le code que Morpheus donne pour caractériser le Freeway, qui peut également faire référence à l'autoroute du même nom aux États-Unis (Californie). 303 dans Matrix est aussi le numéro de la salle où se trouve Trinity quand la police tente de l'interpeller. Ceci peut aussi s'expliquer par le fait que 101 reflète le code binaire du langage informatique. Dans l'enseignement aux États-Unis, 101 désigne aussi le cours d'initiation à une matière quelconque : Philosophy 1017, Programming 1018, English 1019, etc. (module 01 de la 1re année de cours).
La référence à "la pilule rouge" viendrait du film de Paul Verhoeven, Total Recall (film qui est une adaptation à l'écran de la nouvelle We can Remember it for You Wholesale de Philip K. Dick), où la prise de celle-ci signifie l'acceptation psychologique d'un retour à la réalité pour le héros de l'histoire.
Une autre référence numérique dans la trilogie est celle du nombre 5. Ce nombre y est souvent associé au monde des machines, donc la force du mal (dans certaines cultures, Satan est symbolisé par une étoile à 5 sommets). Ainsi, au début des deux premiers volets Trinité (Symbole de Dieu Trinitaire en christianisme) arrive à battre 5 membres des forces de l'ordre, c'est-à-dire du monde des machines. Au milieu du premier film, quand Trinity et Néo vont pour sauver Morpheus (emprisonné par les agents), ils tuent 5 gardes de sécurité dans l'immeuble où Morpheus est gardé et ceci avant que le renfort arrive. À la fin des deux premiers films, 5 sentinelles attaquent les rebelles et sont stoppées par un EMP au premier volet et par Néo au deuxième volet. Les sentinelles qui attaquent Néo dans le deuxième volet forment en volant vers lui la forme V, 5 en chiffres romains. On trouve la même référence au début de la troisième partie où Trinity, Morpheus et Saraphin tuent 5 hommes dans la pièce où ils déposent les armes, avant de rencontrer le Mérovingien.[réf. nécessaire]
Le terme Matrix aurait été utilisé pour la première fois dans ce sens dans un épisode de la série Doctor Who, puis a été popularisé dans l'œuvre de William Gibson, dont sont également inspirées les allusions aux Rastafaris et à la Cité de Sion. À noter aussi les connexions avec Johnny Mnemonic (au-delà du fait que c'est le même acteur qui joue le rôle principal).
Les épisodes du film détaillent les Arcanes majeurs du Tarot divinatoire10.
Les caractères utilisés pour représenter le code de la matrix (pluie numérique) sont constitués en grande partie de katakanas inversés. Cela peut être rapproché au fait que les frères Wachowski ont cité certains animes japonais comme Ghost in the Shell pour source d'inspiration4.
Cypher appelle Néo Dorothy et lui parle de quitter le Kansas, ce qui est une référence au Magicien d'Oz.
La mescaline, substance hallucinogène, est citée dans le premier épisode. Plus généralement, la trilogie s'inspire des expériences psychédéliques.
La tenue des différents capitaines de vaisseaux dans le monde réel tel que Morpheus et Niobe, fait référence à la série Star Trek, puisqu'elle utilise le même code couleur.
De nombreuses références à des films d'arts martiaux sont utilisées tout au long du film. Néo prend régulièrement des poses de combat rappelant celles de Bruce Lee ou autres.
De plus, nous pouvons remarquer que Néo est capable de voler (dans les trois volets) et « voit » malgré son aveuglement causé par l'agent Smith via Ben dans le troisième film ce qui pourrait faire penser aux différents pouvoirs de super-héros DC Comics : Superman (la veste de Néo faisant office de cape, dans Matrix Reloaded Néo rattrape Trinity en plein vol tel Superman, rattrapant Loïs Lane) et de super-héros Marvel: Daredevil pour sa « vision » exceptionnelle du monde alors même que ce héros est aveugle.
On peut noter des similitudes de scénario et de décors avec le film Dark City, sorti un an avant Matrix alors que la version définitive du scénario de Matrix aurait été achetée en 1994 par la Warner Bros. Pour des raisons de budget, Matrix aurait réutilisé certains des décors de Dark City, les deux films ayant été tournés dans le même studio.




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