"Je suis une jeune maman en pleine santé, infirmière de formation, 29 ans, et loue mes seins pour l'allaitement de nourrissons." C'est de la sorte qu' une dame propose ses services sur le site e-loue.com . Ce dernier sert d'interface entre "locataires" et "propriétaires" afin de faciliter les échanges, pour toutes sortes de location : outils de jardinage, électroménager, automobiles, objets high-tech, logements,...
Sauf qu'ici, le service proposé à la location est pour le moins particulier puisqu'il s'agit, ni plus ni moins, d'un allaitement. "En une journée je propose jusqu'à une dizaine de prises pour votre bébé", précise d'ailleurs l'annonce. Les tarifs sont les suivants : 20 € par heure, 100 € la journée et 500 € pour la semaine.
Intrigués par cette proposition , nos confrères français du Figaro ont interrogé Alexandre Woog, directeur d'e-loue.com. Celui-ci assure que l'offre est tout à fait sérieuse. "Après vérification de notre service de modération auprès de la dépositaire de l'annonce, nous avons conclu qu'elle était sérieuse. Nous avons donc accepté de la publier", précise-t-il. Et d'ajouter : "C'est un réel service rendu à la personne, une sorte de modernisation du rôle de nourrice". Cette modernisation vise notamment les couples homosexuels masculins. Ceux qui, comme le précise l'annonce, "n'ont pas la chance de pouvoir allaiter leur bébé".
Quid de la légalité et des risques ?
Le site e-loue précise également que ses experts juridiques se sont assurés de la légalité de cette proposition. Or, le Code de la santé publique français stipule très précisément que "La collecte, la préparation, la qualification, le traitement, la conservation, la distribution et la délivrance sur prescription médicale du lait maternel mentionné (...) sont assurés par des lactariums gérés par des établissements publics de santé, des collectivités publiques ou des organismes sans but lucratif". Dès lors, cette jeune mère ne devrait légalement pas pouvoir vendre son lait.
En outre, Le Figaro rappelle qu'en avril 2011, l'Association des Lactariums de France mettait déjà en garde contre les "risques liés à l’échange de lait maternel entre les mères" et rappelait "qu’il est déconseillé aux mères de donner à leur enfant du lait maternel qui ne soit pas passé par un lactarium". En cause : les risques d'ordre infectieux.
Tout d'abord, les bactéries (comme des Staphylocoques ou des Streptocoques) ingérées en quantité importante dans le lait maternel peuvent provoquer des infections sévères (septicémie, méningite) chez le nouveau né. Ensuite, certains virus (Hépatite B, Hépatite C, VIH et HTLV), qui peuvent être transmis via le lait maternel, risquent de provoquer des maladies graves à court et long terme.
Certains ne semblent pas en tenir compte puisque, en une semaine, deux demandes ont été enregistrées pour cette "location".
dhnet.be