Une cartographie des quartiers les plus riches et les plus pauvres de Bruxelles


Une cartographie des quartiers les plus riches et les plus pauvres de Bruxelles
         
Le quartier "Fond' Roy", à Uccle, est le quartier le plus riche de la capitale. C'est du moins ce qui ressort des dernières statistiques du SPF-Economie, basées sur les revenus moyens déclarés au fisc. Les chiffres du ministère indiquent aussi que les environs de la rue de la Prairie, à Saint-Josse-ten-Noode, correspondent au quartier le plus pauvre de la Région. Plus surprenant, le tableau de l'administration révèle de fortes disparités entre quartiers d'une même commune.

Ainsi, selon ces statistiques, on apprend que dans le quartier ucclois huppé de Fond'Roy, le revenu moyen net imposable y est de 60 000 euros par an, soit 5000 euros par mois. C'est beaucoup par rapport au quartier le plus pauvre de Saint-Josse où on est à 13 000 euros par an. Soit pratiquement cinq fois moins.
Plus surprenant : la différence intra-communale est également considérable. En moyenne, dans la même commune d'Uccle, on gagne trois fois moins dans le quartier d'Alsemberg-Nord que dans le quartier Fond'Roy. Une disparité locale qui s'explique par différents facteurs, dont la qualité du bâti, le cadre de vie et le profil sociologique. Un autre facteur, lui, est plutôt historique : "Très souvent, on parle de bas ou de haut : bas-Schaerbeek et le haut-Schaerbeek le bas-Molenbeek et le haut… Dans les quartiers "hauts", on trouve plus facilement de belles maisons, plus chères. Ce qui attire des personnes disposant de plus de moyens, explique Sarah Luyten (collaboratrice à l'Observatoire bruxellois de la Santé et du Social). Tandis que dans le "bas", l’ancien axe industriel, les maisons y sont plus modestes, les revenus plus modérés… Ce qui attire forcément les bas revenus."
Interpréter ces statistiques avec prudence
Selon la méthodologie choisie, on peut arriver à des conclusions sensiblement différentes. Les diplomates, par exemple, ne figurent pas dans les données fiscales belges. Autre exemple : vous pouvez obtenir des résultats différents en travaillant avec des revenus moyens ou des revenus médians. Dix très grosses fortunes peuvent faire monter la moyenne d'un quartier de manière aberrante. Le revenu médian, lui, gomme les extrêmes.
En tout cas, les chercheurs s'accordent sur un point : si Bruxelles reste une ville relativement riche, un nombre croissant de Bruxellois glisse vers la pauvreté. Et la classe moyenne, elle, a tendance à s'éroder.


Jean-Claude Hennuy

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