En solidarité avec l'une de ses élèves afghane menacée d'expulsion, l'Institut des Ursulines a fermé symboliquement ses portes aux femmes et aux filles ce matin. De nombreuses personnes ont manifesté dans la cour.
Ce vendredi, l’Institut des Ursulines a quitté Molenbeek pour l’Afghanistan. Emprisonnées à l’extérieur, les filles étaient interdites d’entrée, l’école était réservée aux garçons. C’est une action symbolique forte, tous autour d’Anmetkwor, une élève de dernière année qui risque d’être expulsée. En Afghanistan, elle n’avait pas accès à l’école. "C’est vraiment difficile d’aller dans une école, d’apprendre quelque chose. Je n’ai pas eu le droit d’apprendre là-bas", a confié la jeune fille à Éric Van Duyse pour RTL TVI.
Classe pour les garçons dans la cour
La classe pour les garçons est donnée dans la cour et ils n’acceptent pas l’idée d’un pays où les filles ne peuvent pas aller à l’école. "Tout le monde a le droit d’aller à l’école, que ce soient les filles ou les garçons. Dans chaque pays", a commenté l’un des élèves. "Normalement, elles ont toutes le droit comme nous d’aller à l’école et d’apprendre", a avancé un autre.
"C’est le combat d’une école à Molenbeek pour une famille, une étudiante, une vie"
Ce sont les élèves qui ont décidé de faire appel aux médias. Car pour eux, loin d’un cas abstrait anonyme, c’est une camarade de classe qu’ils ne veulent pas voir s’en aller. "C’est le combat d’une école à Molenbeek pour une famille, une étudiante, une vie", a expliqué Aischa Dqaichi, la directrice de l’Institut des Ursulines.
Elle a vu mourir son petit frère, ses grands-parents, ses cousines
Arrivée à 13 ans, Anmetkwor avait vu mourir son petit frère, ses grands-parents, ses cousines. Si elle est renvoyée en Afghanistan, elle évalue ses chances de survie à un mois. Mais cette situation est inimaginable pour ses amies. "Ce qui fait mal, c’est que peut-être un jour elle devra quitter le territoire. Si la Belgique nous la retirait, ça nous briserait le cœur, parce que c’est vraiment une condisciple brillante, c’est vraiment un exemple pour notre établissement. Je ne peux même pas m’imaginer qu’un jour Anmetkour devra quitter le territoire, donc jusqu’au bout je me battrai pour elle et je ferai tout pour qu’elle reste parmi nous", a confié en pleurs Adelina, l’une des amies d’Anmetkour.
Il y a la loi que certains veulent appliquer sans nuance et en face, une adolescente intégrée et sérieuse. Dans sept mois, elle sera diplômée en Belgique d’où elle aura peut-être disparu.
Il y a la loi que certains veulent appliquer sans nuance et en face, une adolescente intégrée et sérieuse. Dans sept mois, elle sera diplômée en Belgique d’où elle aura peut-être disparu.
rtl.be
