Eurotox a identifié la substance dans notre pays. Une victime a déjà été hospitalisée.
La drogue zombie est un cannabis de synthèse produit en mélangeant des substances chimiques avec des herbes. Bien plus dangereuse que le cannabis végétal, elle est appelée ainsi pour les effets qu’elle produit sur les consommateurs.
La substance est bien arrivée en Belgique, c’est désormais officiel. " Une alerte a été lancée à propos de cette substance sur la base d’un testing par Modus Fiesta ", a précisé Maxime Prévot, ministre wallon chargé de la santé publique, interpellé à ce sujet.
En effet, un échantillon de cette drogue de synthèse a été analysé par le laboratoire Modus Fiesta, sur la base du Système d’alerte précoce.
En pratique, un consommateur peut faire analyser un échantillon d’un produit suspect. L’un d’eux a été identifié comme un cannabis de synthèse, appelée aussi par certains "drogue zombie". " La molécule se trouvait effectivement dans l’échantillon analysé. Le danger de ce produit, c’est qu’il a un effet psycho-stimulant très concentré ", précise Michaël Hogge, d’Eurotox (Observatoire socio-épidémiologique alcool-drogues en Wallonie et à Bruxelles). "À titre d’exemple, pour de la cocaïne, ou du speed, la dose nécessaire pour obtenir l’effet est de 50 mg. Avec ce cannabis de synthèse, c’est seulement 2 mg. Il y a donc un gros risque d’overdose. Le terme ‘drogue zombie’ est sans doute un peu abusif : il vient du fait qu’en cas de surdosage, qui est rapide avec cette substance, la personne peut présenter des comportements agressifs, des délires, crises hallucinatoires, pertes de conscience et comportements paranoïaques."
Concrètement , une fois l’alerte lancée, une information a été envoyée aux hôpitaux et aux zones de police. Eurotox délivre également un message d’information aux assistants sociaux, psychologues et éducateurs pour les sensibiliser aux risques. En Belgique, ce produit se vend surtout sur Internet. Une partie des produits arrive par l’aéroport de Liège et un producteur aurait déjà été identifié à Ypres.
Selon nos informations, une personne a d’ores et déjà été intoxiquée dans la région bruxelloise par cette drogue.
Le ministre Prévot rappelle que la prévention " ne suffit cependant pas toujours, surtout pour ces nouvelles drogues, car elles sont souvent consommées par des publics qui échappent aux actions de prévention. Pour les atteindre, d’autres actions plus ciblées sont développées, grâce à des professionnels qui connaissent bien les usages en cours et développent une proximité avec ces usagers."