Le braqueur Redoine Faïd s'évade d'une prison du nord de la France, en utilisant des explosifs et des otages

Le braqueur Redoine Faïd s'évade d'une prison du nord de la France, en utilisant des explosifs et des otages

Le braqueur Redoine Faïd s’est évadé samedi de manière spectaculaire, à l’aide d’explosifs après avoir pris en otage quatre surveillants de la prison de Sequedin, où il était détenu après une tentative d’attaque à main armée qui avait coûté la vie à une policière municipale en mai 2010.

Vers 8H30, lors d’un parloir, ce «détenu particulièrement dangereux» selon le procureur à Lille, a pris quatre surveillants de la maison d’arrêt en otage, avant de quitter l’établissement une demi-heure plus tard. Tous les otages ont été libérés sur l’itinéraire de fuite de Redoine Faïd, et sont sains et saufs, a déclaré Frédéric Fèvre, procureur de la République à Lille, lors d’un point presse.
Extrêmement choqués, ils ont été placés en observation médicale; une cellule de crise a été mise en place dans l’établissement pénitentiaire.
Armé et muni d’explosifs, Redoine Saïd était activement recherché par l’ensemble des services de police et de gendarmerie. Selon une source syndicale, sa femme lui aurait fourni lors d’un parloir samedi matin les explosifs destinés à l’évasion, cachés dans des petits mouchoirs.
Il y aurait eu cinq explosions, détruisant cinq portes de l’établissement, a précisé Etienne Dobremetz, du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa. Redoine Faïd aurait ensuite pris la fuite à bord d’un premier véhicule, qu’il a abandonné et aurait incendié sur l’A25 à hauteur de Ronchin, puis est monté dans un second véhicule qui était activement recherché, selon la préfecture du Nord.
Il aurait d’abord relâché un des otages juste après avoir quitté la prison, puis un autre quelques centaines de mètres plus loin, au niveau d’un pont, et enfin les deux derniers au niveau de la route nationale 41, selon M. Dobremetz.
La police judiciaire de Lille et l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), co-saisis de l’enquête, recherchaient d’éventuelles complicités dont aurait pu bénéficier le fugitif.
Faïd, qui se présente comme un braqueur repenti, est soupçonné par la police d’être le maître d’oeuvre d’un projet d’attaque à main armée qui avait coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet, 26 ans, en mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). Il avait publié fin 2010 un livre où il raconte son itinéraire de délinquant des cités s’y affirmant spécialiste — mais ayant tourné la page — des attaques de fourgons blindés. Il avait échappé de peu en janvier 2011 à la police lors d’une série d’interpellations, avant d’être arrêté quelques mois plus tard, en juin, près de Lille.
«  Acte de guerre  »
Les syndicats ont dénoncé samedi un «acte de guerre», le syndicat FO-Pénitentiaire allant jusqu’à réclamer la démission «dès aujourd’hui» du directeur de l’administration pénitentiaire et du ministre de la Justice.
En fin de matinée, des démineurs intervenaient à l’intérieur d’un périmètre de sécurité autour de l’entrée de la prison. La presse avait été maintenue à plusieurs centaines de mètres de distance. Des pompiers et des enquêteurs de la police judiciaire étaient également présents sur les lieux, a constaté une journaliste de l’AFP.


sudinfo.be

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