Julie, prostituée, cache son métier à sa fille

Julie, prostituée, cache son métier à sa fille

A Charleroi, l'association" Entre 2" a exposé une trentaine de photos en face de la gare pour montrer les conditions de vie des prostituées dans le quartier de la "Ville basse". Cette profession souffre de nombreux préjugés, mais derrière les prostituées se cachent avant tout des femmes, des mères qui se battent pour leur famille.


Sa vie comporte deux volets dont une grande partie se déroule en secret. Chaque jour depuis 10 ans, Julie comme nous l'appellerons se rend dans le quartier de la ville basse pour retrouver ses clients. Sa fille de 13 ans ne se doute de rien. Une réalité pour de nombreuses filles.  "La plupart  d'entre nous, fait font en sorte que les enfants ne soient pas au courant, ni la famille, ni les amis aussi. Nous sommes justement fort jugées."

"On travaille pour nous"
Après vingt années de travail dans un secrétariat et une séparation délicate, Julie n'a pas d'autres choix que de se tourner vers la prostitution.  Elle a dû s'intégrer seule dans ce milieu obscur: "On est toutes des dames, on travaille pour nous, pour nos enfants, pour nos familles, pour nos dettes. Il n'est pas du tout question de réseau", précise Julie. Derrière la réalité des rendez-vous qui s'enchaînent et des rentrées financières, Julie a trouvé dans l'humain, l'une des raisons qui la poussent à travailler. "Quand les gens ont un problème, comme ils sont habitués à nous ils nous parlent des problèmes qu'ils ont à la maison. La plupart d'entre nous consacrent un peu de temps à cela", ajoute Julie. 

Des préjugés ancrés
Si le quotidien de cette maman reste difficile à encaisser, la prostitution fait l'objet de préjugés importants qui n'aident pas. Martine Di Marino, coordinatrice association "Entre 2 Wallonie", était au micro de Julien Crête pour RTL-TVI: "Le fait de dire que ce sont majoritairement des femmes qui viennent de l'Est est déjà une fausse idée en soit. De s'imaginer que ce ne sont pas de bonnes mamans, etc. C'est rempli de paradoxe. Qu'on les reconnaisse en tant que femme! " 

Julie le pense aussi. Elle devra encore passer quelques années ici pour faire vivre sa famille. Jamais, elle ne parlera de son autre vie.  

rtl.be

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