Depuis près d'un an, Anaïs Bourdet rassemblait les "tentatives de séduction en milieu urbain". Aujourd'hui, elle en a fait un livre.
Certaines phrases font sourire (« Ton père travaille à Nintendo, si j'en crois ton corps de DS »), d'autres font vomir («J’ai envie de t’éclater la chatte. Viens je t’éclate la chatte. T’as pas envie que je t’éclate la chatte ?»). Voilà en gros le quotidien de nombreuses femmes en milieu urbain. Excédée par cette vulgarité et inspirée par la vidéo de la Belge Sophie Peeters, une jeune Marseillaise, Anaïs Bourdet, a décidé l'an dernier de créer un blog. Très vite, « Paye Ta Shnek » atteint jusqu'à 30 000 visiteurs par jour. Avec l'aide de près de 3000 contributeurs anonymes, la jeune graphiste recevait quotidiennement presque 150 messages. Véritable phénomène, le site se transforme aujourd'hui en livre « afin de toucher un autre public ».
Anaïs s'est donc lancée dans l'aventure et a édité son bouquin (disponible en ligne) à 1000 exemplaires pour le moment. Elle y regroupe des milliers de phrases qui caractérisent le harcèlement de rue subi par les femmes. « Le but, ce n’est pas de blâmer les dragueurs mais de blâmer les plus indélicats», explique-t-elle. Des plus agressifs aux plus drôles, en passant par ceux qui manquent d'imagination, tous ces témoignages prouvent l'énorme machisme qui règne dans certains milieux urbains. La jeune fille de 28 ans a d'ailleurs confié la préface de son livre à deux avocates, Leïla Hamzaoui et Valence Borgia. Un petit clin d'oeil qui rappelle que si banalisation des comportements sexistes il y a, ils restent passibles d'une peine de prison et d'une amende.
En savoir plus: http://payetashnek.tumblr.com/
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