Installée à Saint-Gilles depuis trois ans avec son fils, Silvia Guerra est accordéoniste. Elle a d'abord travaillé sous contrats d'artistes ponctuels. Mais depuis un an, elle a un travail fixe sous contrat article 60: "Il s'agit d'un contrat d'insertion, donc l'État participe financièrement a une partie de mon salaire", explique-t-elle. "En article 60, on travaille 37 heures par semaine, on a une fiche de paie, on est syndicalisés".
Des arguments que Silvia Guerra utilise pour attester de son intégration en Belgique. "Trois ans de vie dans un pays, c'est indiscutable que ça fait partie d'un processus d'intégration. Trois ans, pour mon enfant, c'est la moitié de sa vie".
Une "charge déraisonnable pour le système d'aide sociale"
Le 20 novembre dernier, Silvia et son fils ont pourtant reçu un ordre de quitter le territoire. Dominique Ernould, porte-parole de l'Office des étrangers, explique que "malheureusement, son travail n'est pas considéré comme un travail normal effectif. En plus, c'est un travail subventionné par les autorités publiques fédérales. Cette femme est donc considérée comme une charge déraisonnable pour le système belge d'aide sociale".
La libre circulation des travailleurs au sein de l'Union européenne a donc des limites que constate avec amertume Silvia Guerra. "La libre circulation est une façade. Qu'est-ce qui compte pour l'Europe ? La production et la consommation", regrette-t-elle.
L'artiste italienne a décidé de sa battre. Elle a introduit un recours qui lui permet aussi de rester provisoirement en Belgique.
Jérôme Durant
rtbf.be