Le but de cette campagne est de lever des fonds pour mener des actions en justice contre les discriminations faites aux femmes voilées.
Nadia Hammoudi est étudiante. Par conviction, elle porte le voile : "J’ai clairement été discriminée à plusieurs reprises et à plusieurs niveaux, tant à la recherche de jobs en tant qu’étudiante, qu’à la recherche des stages."
C'est pourquoi elle a choisi de s'investir en devenant porte-parole de la campagne Head-Up. "Les discriminations qui sont liées au port du foulard sont une problématique complétement délaissée par les politiques. Je ne me sens pas du tout entendue ni soutenue ni même défendue."
C'est ce message que portent (aussi) les associations qui soutiennent cette campagne. CommeJustice and Democracy, une association de lutte contre les discriminations, tournée vers les musulmans de Bruxelles. "On ne voit pas la même détermination de la part des autorités ainsi que des organes chargés de faire respecter cette législation, déclare Abed Al Halim al Moussa. En tout cas, lorsqu’il s’agit de réagir aux situations de discrimination sur base de critères, de la même manière que les autres."
Justice and Democracy dénonce la certaine frilosité du Centre pour l'Egalité des chances, par exemple. Réponse de son directeur-adjoint, Patrick Charlier : "Peut-être qu’effectivement certains estiment que ce n’est pas assez… C’est vrai que certains veulent aller en justice. Nous, on cherche d’abord des solutions par le biais de la conciliation."
La campagne Head-Up récolte des fonds pour financer des actions en justice. Dimanche après-midi, cette campagne était lancée par un événement où seules les femmes étaient les bienvenues. "Parce que justement, c’est un sujet qui généralement est repris par beaucoup d’hommes. Ici, on veut leur dire que c’est les femmes les premières concernées. Et donc c’est à elles de reprendre la parole." Reprendre la parole, mais sans la présence des hommes.
La fin de la campagne aura lieu le 8 mars, soit la journée de la femme.
Hélène Maquet
rtbf.be