Les deux hommes auraient voulu égorger Nordine et préparaient déjà les sacs-poubelles pour emballer les morceaux
BRUXELLES C’est un récit qui glace le sang. Selon le parquet de Bruxelles, deux suspects ont été placés sous mandat d’arrêt par la juge d’instruction Marie-Aurore Dagnely qui les a inculpés de vol avec violence. Les faits ont eu lieu la nuit du 18 au 19 février dans un appartement à Auderghem. Leur victime présumée, Nordine E., raconte comment les deux hommes auraient voulu l’égorger et préparaient déjà les sacs-poubelles pour emballer les morceaux.
Selon son avocat, le Franco-Belge Georges Nicolis, son client n’a pas subi un vol avec violence mais une tentative d’assassinat. “J’ai vu la mort, répète Nordine. J’étais totalement à leur merci. Leur plan était de me tuer et de me découper, de me dépecer et d’emballer les morceaux dans des sacs qu’ils auraient jetés dans le canal où on ne m’aurait jamais retrouvé. Personne n’aurait su.”
Nordine raconte ce qui l’a sauvé. “J’ai pensé à mon père et à ma mère. Ça m’a donné la force…”
Une affaire sur fond de drogue. “J’avais 400 euros sur moi et 3 grammes de coke en poche que j’avais achetés en ville, sur le boulevard de Stalingrad. Les deux m’attendaient chez eux, chaussée de Wavre.”
Tout dans l’appartement s’est passé si vite. “Ils étaient gantés. Steve possédait un cutter, Laurent avait un couteau de boucherie, à longue lame. Ils m’ont maintenu sur une chaise. Ils m’ont appliqué sur le nez un mouchoir imbibé d’un produit sentant l’amande. Ils m’ont ouvert à la base du cou. Le sang a tout de suite pissé, comme un robinet. Plus tard, j’ai appris que la lame était passée à un millimètre de la carotide. Et on m’a ouvert la joue au couteau. Un peu partout. Près de l’œil, et sous la lèvre. J’ai 24 ans et j’ai pensé que c’était fini. Je voyais la mort. J’ai pensé à mes parents que je n’allais plus revoir. C’est ce qui m’a donné l’énergie. L’un disait à l’autre : On l’achève, on l’a commencé, on le termine. Prend les sacs. J’avais le choix : courir à la fenêtre et sauter bien qu’on se trouvait au troisième, ou prendre la porte sur laquelle ils avaient laissé les clés.”
19 centimètres : c’est le total cumulé des blessures au visage. “J’ai pu m’échapper, ne me demandez pas comment. Il me fallait rejoindre un hôpital. J’ai pensé au centre Brugmann Paul Brien à Schaerbeek. Le sang coulait et il était 2 h du matin. J’y suis arrivé en comprimant la joue et le cou avec des rouleaux de papier WC. Quand je ferme les yeux, je revis la scène. Je fais des cauchemars. Je ne dors plus. Je les vois en face de moi. Ils ont voulu me tuer, me découper, emballer les morceaux et puis les jeter aux poissons.”
L’enquête de la police de la zone Nord s’est poursuivie activement. Nordine E. n’en a pas été informé.
Hier soir, le premier substitut Jean-Meilleur nous confirme l’arrestation de Steve et Laurent.
Selon son avocat, le Franco-Belge Georges Nicolis, son client n’a pas subi un vol avec violence mais une tentative d’assassinat. “J’ai vu la mort, répète Nordine. J’étais totalement à leur merci. Leur plan était de me tuer et de me découper, de me dépecer et d’emballer les morceaux dans des sacs qu’ils auraient jetés dans le canal où on ne m’aurait jamais retrouvé. Personne n’aurait su.”
Nordine raconte ce qui l’a sauvé. “J’ai pensé à mon père et à ma mère. Ça m’a donné la force…”
Une affaire sur fond de drogue. “J’avais 400 euros sur moi et 3 grammes de coke en poche que j’avais achetés en ville, sur le boulevard de Stalingrad. Les deux m’attendaient chez eux, chaussée de Wavre.”
Tout dans l’appartement s’est passé si vite. “Ils étaient gantés. Steve possédait un cutter, Laurent avait un couteau de boucherie, à longue lame. Ils m’ont maintenu sur une chaise. Ils m’ont appliqué sur le nez un mouchoir imbibé d’un produit sentant l’amande. Ils m’ont ouvert à la base du cou. Le sang a tout de suite pissé, comme un robinet. Plus tard, j’ai appris que la lame était passée à un millimètre de la carotide. Et on m’a ouvert la joue au couteau. Un peu partout. Près de l’œil, et sous la lèvre. J’ai 24 ans et j’ai pensé que c’était fini. Je voyais la mort. J’ai pensé à mes parents que je n’allais plus revoir. C’est ce qui m’a donné l’énergie. L’un disait à l’autre : On l’achève, on l’a commencé, on le termine. Prend les sacs. J’avais le choix : courir à la fenêtre et sauter bien qu’on se trouvait au troisième, ou prendre la porte sur laquelle ils avaient laissé les clés.”
19 centimètres : c’est le total cumulé des blessures au visage. “J’ai pu m’échapper, ne me demandez pas comment. Il me fallait rejoindre un hôpital. J’ai pensé au centre Brugmann Paul Brien à Schaerbeek. Le sang coulait et il était 2 h du matin. J’y suis arrivé en comprimant la joue et le cou avec des rouleaux de papier WC. Quand je ferme les yeux, je revis la scène. Je fais des cauchemars. Je ne dors plus. Je les vois en face de moi. Ils ont voulu me tuer, me découper, emballer les morceaux et puis les jeter aux poissons.”
L’enquête de la police de la zone Nord s’est poursuivie activement. Nordine E. n’en a pas été informé.
Hier soir, le premier substitut Jean-Meilleur nous confirme l’arrestation de Steve et Laurent.
Gilbert Dupont
© La Dernière Heure 2013